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Présentation du séminaire interdisciplinaire Présentation du séminaire interdisciplinaire Le “Faire avec” appliqué à la recherche en santé publique désigne ici l’ensemble des approches relatives aux projets de recherche en santé impliquant des parties prenantes (population cible, associations) et/ou des acteurs de l’action publique (professionnels de santé, professionnels de la prévention, décideurs politiques). Le choix de ce terme, dans le cadre du séminaire, illustre la volonté de questionner ces approches comme un tout complexe et vise à aller au-delà des débats sémantiques (autour des termes « communautaire », « participatif », « citoyen » notamment). D’approches multiples et bien connues mais limitées à certains champs comme le VIH ou la santé des femmes, le “Faire avec” est aujourd’hui présenté comme incontournable dans la construction de la santé publique de demain (principe d’action pour la construction de la santé publique de demain du rapport Chauvin, 2021). En parallèle, la perception de la population sur le rôle qu’elle a à jouer dans la définition de ses priorités de santé se transforme notamment à cause de la crise sanitaire liée à la pandémie de COVID-19. “Faire de la recherche en santé publique avec” implique la participation des parties prenantes et des acteurs pour étudier des problèmes qui les concernent. En effet, celles-ci sont dépositaires d’un savoir expérientiel qu’elles seules possèdent et faire sans elles risque de nuire à la pertinence et à l’efficacité des actions entreprises. Par ailleurs, cette approche repose sur un travail collectif d’acteurs ayant différents degrés d’engagement et différents objectifs (opérationnels, scientifiques, politiques voire personnels pour les personnes touchées directement par leur sujet). Quels que soient les degrés d’implication et les approches regroupées par ce terme, “Faire de la recherche avec” entraîne ainsi une modification de l'équilibre des savoirs ainsi qu’une diversité des objectifs de chacune des parties prenantes qui impacte notre façon de faire de la recherche. L’ensemble de ces éléments invite ainsi le chercheur à modifier sa posture et à mettre en place une réflexion préalable sur la définition du rôle de chaque partie prenante, de son statut et de ses responsabilités, avant même le début du projet. Ce séminaire propose de discuter les contours de cette terminologie, ainsi que de questionner les enjeux de posture et de pouvoir des différents acteurs, et en particulier la posture de chercheur, au-delà des débats sémantiques. Pourquoi nous avons choisi ce thème : “Mon expérience du soin et de la recherche m’ont conduit à m’interroger sur la place des patients dans la prise en charge de leur propre santé, puis sur la place des institutions et des acteurs dans l’appropriation des résultats de la recherche. Dans un cas comme dans l’autre, des ponts entre les différentes parties prenantes me paraissent indispensables pour atteindre une synergie entre les objectifs de chacun. La mise en place de ces ponts me semble à la fois indispensable et passionnante mais aussi déstabilisante, car les différentes réalités de chacun me poussent à me questionner sur le sens de mes pratiques, mes objectifs et ma position de chercheur.” Hélène “Durant ma thèse, je participe au projet Preparedness of health systems to reduce mental health and psychosocial concerns resulting from the COVID-19 pandemic (RESPOND) qui comporte une dimension interventionnelle en santé mentale auprès des publics vulnérables en période de COVID-19. C’est, notamment, au cours de ce projet que mon intérêt pour le « Faire avec » s’est développé, par exemple, pour les problématiques qu’il comporte dans sa mise en place en santé mentale et pour l’écart de développement du « Faire avec » selon les domaines de recherche. Aborder cette thématique sous l’angle de la posture du chercheur m’amène alors à me demander comment moi, en tant que jeune chercheur, et comment la recherche s’articulent autour de ces questions d’actualité.” Irwin “Dans le cadre de ma thèse, je participe au projet de recherche interventionnelle ALAPAGE, qui vise à améliorer la diversité alimentaire et l’activité physique des séniors. Ce travail m’a montré que pour organiser des projets de santé qui aient plus de chances d’être efficaces, il est important d’intégrer les parties prenantes dans la construction du projet. Celles-ci possèdent un savoir de “terrain” qui est précieux pour la construction, l'implantation ou encore l’évaluation des projets. Cette découverte m’a vraiment fait réfléchir au rôle que le chercheur a dans ce type de projet.” Anne-Fleur Programme 09 h 00 - Présentation du Réseau Doctoral en santé publique animé par l'EHESP |
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